Chez le Duc de Gasconne.

Elizabeth arriva chez son oncle, le Duc de Gasconne, une demi-heure plus tard. Elle s'engouffra dans le grand hall. " HIIIII ! Here's someone here ? - Elizabeth, je vous l'ai déjà dit, ici vous êtes en France, alors parlez français " dit une voix derrière elle. " Oui. Excusez-moi mon oncle - Mon Dieu, vous êtes en retard et regardez-moi l'état dans lequel vous êtes. On dirait un de ses troubadours vivant sous les ponts " dit-il en frissonnant. " Allez, vous changer immédiatement. Et remettez-moi un peu de blanc sur vos joues, on voit vos taches de rousseurs. C'est immonde, on dirait une vulgaire péripatéticienne. Allez ! Allez-vous changer immédiatement - Oui, mon oncle - Madeleine, veuillez montrer à ma nièce où se trouve sa chambre "

Elizabeth suivit la jeune bonne jusqu'a une petite chambre. Celle-ci était très colorée et donnait sur le jardin arrière. Lizzie se laissa tomber sur le lit. Finalement, la vie sera sûrement moins belle que ce qu'elle avait penser. " Mademoiselle ? " demanda une petite voix. C'était Madeleine. " Votre oncle me demande de vous informer, qu'une soirée mondaine se tiendra ici ce soir. Il vaut donc que vous soyez irréprochable pour l’événement. - D'accord, merci. " La bonne s'en alla étonnée. Elle n'était pas habituée à ce qu'un membre de cette famille l'a remercie.

Elizabeth se plaça devant sa coiffeuse en soupirant. La console était déjà envahie de produit de luxe que son oncle lui avait acheté. Lizzie mit du fard sur ses joues en grimaçant. Elle détestait cacher ses tâches de rousseurs. Elles faisaient parti de sa personnalité. La jeune anglaise laissa son esprit vagabonder et pensa à la soirée qui aura lieu. Elle espérait rencontré de nouvel personne avec qui elle pourrait bien s'entendre.

Calogero devait revoir la jeune fille.
Et il avait vite compris : avec son look de princesse anglaise, c'était bien elle, la fille du Duc de Gasconne, dont tout le monde parlait en ville.
L'ingénieux jeune homme s'était donc empressé de se rhabiller en noble.
Il allait se faire passer pour un cousin éloigné du comte.
Il se rendit donc chez le Duc de Gasconne, le sourire aux lèvres.
On lui ouvrit rapidement.

-Excusez-moi, je m'appelle Calogero de Naples. Je suis un cousin éloigné du Duc. Puis-je être reçu ?

Lizzie entendit quelqu'un frapper à la porte. Enfin quelque chose pour la tirer de l'ennuie qu'elle éprouvait depuis quelques heures. Elle alla dans le hall, et s'appuya à la balustrade de l'escalier. Elle vit la bonne faire entrer quelqu'un. C'était le jeune homme qui l'avait aidé. " Oh ! Rebonjour monsieur. Que faites-vous ici ? " demanda-t-elle avec un grand sourire.

-Je ne vous connais point. Enfin si, mais en tant que cousine éloignée.

Il enleva son chapeau, masqua sa bouche, et rajouta, discrètement.

-C'est bien moi. Mais ne l'ébruitez pas.

" Et bien cher cousin. Je suis heureuse de vous revoir " dis Lizzie en jouant la comédie.

-Moi de même. Il fait bien chaleur, ici...Ma chère cousine...Voudriez-vous un éventail ?

D'un geste délicat et camouflé, il l'incita à aquiescer.
Au dos de l'éventail, un message était marqué.


"Pour me remercier, il n'y a qu'un moyen : Serez-vous ma cavalière, ce soir, au bal de votre oncle ?"

Les joues de Lizzie s’empourprèrent légèrement. " Et bien ... Je ne puis refuser une telle proposition ... "

-Parfait. Vous m'en voyez ravi.

" En tout cas, c'est un plaisir de vous revoir. Encore désolée de vous avoir vexé, plus tôt dans la journée ... "

Son coeur se serra en repensant à un peu plus tôt.

-Vous me voyez désolé d'avoir employé ce ton avec vous. J'étais en rage, mon pendentif s'était brisé. Il est actuellement chez le joailler.

Il fit un sourire navré.

-A ce propos, excusez-moi de vous demander cela, mais vous êtes bien Anglaise ?

" Oui, c'est exactement ça. Vous l'avez surement devinez à cause de cette immonde accent. Mon oncle me tape sur les doigts à chaque fois que je prononce mal un mot ... "

-Oh...Il a tort. L'accent anglais est très beau. Je suis pour ma part Italien, et je n'ai pas à me plaindre de quelconque accent, je n'ai pas appris à parler là-bas...Enfin...Pas vraiment. Disons que c'est compliqué.

" Oh ... J'en suis désolée. "

-Oh, ne le soyez pas. Je suis bien plus heureux en France qu'en Italie.

" Oh ! Dans ce cas tout est bien qui finit bien " dit-elle avec un petit rire.

Il rit lui aussi.

-On peut dire cela comme ça.

Il regarda tout autour de lui, émerveillé par tant de décoration.

-C'est très beau...Vous me faites visiter ?

" Oh. Si vous voulez. Mais je ne connais pas encore très bien les lieux. Je suis arrivée qu'aujourd'hui et mon oncle m'interdit l'accès à la plupart des pièces ..."

Il arrêta de marcher.

-Excusez-moi...Cela pourrait vous sembler malvenu...Mais...

Calogero prit son courage à deux mains.

-Ne désobéissez-vous jamais à votre oncle ? Cela doit être diablement ennuyeux, non ?

Le jeune homme s'empressa de rajouter un petit mot.

-Enfin...A mon avis.

" Je ne suis pas en mesure de lui désobéir ... "

-Pourriez-vous expliquer vos propos, s'il vous plaît ?

" Je suis déjà ici pour cause punitive. Si je désobéis à mon oncle, je n'ose pas imaginer ce que serait la punition de la punition ..."

-Mais qui dit que lui saura ? Allons, voyons, si vous vivez dans la crainte de votre famille, je suis désolé de vous le dire ainsi, mais j'ai peur pour vous. En plus, vous me semblez être majeure, non ?

" Certes je le suis mais ... Je n'ai pas envie de décevoir encore plus mon père que je ne l'ai déjà fait ... Il ne le mérite pas. "

-Je comprends, mais avec peine et difficulté.

Calogero soupira.

-De plus...Êtes-vous vraiment heureuse, ici, avec ces courtisans et ces personnes, qui, ma formulation vous déplaira, rampe à vos pieds ?

" S'il vous plait ! Je viens juste d'arriver à Paris et la seule personne à qui j'ai parlé en dehors de ce manoir est vous ! "