Cour de l'Excellence

Elle s'attendait à autre chose. Manifestement le roi n'était pas homme à se laisser charmer (ses sourires qui habituellement auraient pu faire fondre un iceberg l'avaient laissé de marbre) ni à faire des compliments.

- Mon collier...fit-elle en portant la main à son cou. Il est vrai que c'est le même que cet après-midi.

Elle avisa la présence d'Athénaïs un peu plus loin. Elle aussi semblait s'ennuyer ferme.

- Oh mais n'est-ce pas la demoiselle qui conversait avec nous un peu plus tôt ?

-Je vois que votre œil est avisé. C'est bel et bien elle.

Il fixa un instant la jeune femme qui lui faisait face, et devina aisément l'état d'esprit qu'elle ressentait.
De l'ennui.
Comme lui.

-A quoi servent ces réceptions ennuyantes...Si au moins le son était agréable.

Elle avait bien envie de le dérider. Mais il aurait autre chose qu'un salon mondain : du grand air, du voyage, et surtout BEAUCOUP moins de protocole. Au final elle demanda juste :

- Quand comptez-vous vous grimer Sire ? Cela mettrait un peu d'animation...
En même temps, elle parcourait du regard la foule. Elle éprouvait une pitié mêlée de haine pour tout ces gens si tristement occupés à commérer, intriguer, comploter, s'aplatissant comme d'obéissants petits toutous aux pieds du monarque... Mais n'etait-ce pas ce qu'elle était en train de faire ?

-Hmm...Vous m'excuserez, mais je crois encore que ce n'est pas le moment.

Il se pinça les oreilles.

-C'est affreux, ce bruit. Il me fait vraiment mal.

Charles et Leïla arrivèrent finalement au bal masqué, que donnait le roi. Leïla ne se sentait pas à l'aise en ce milieu. Semblait-il que son ami non plus, remarqua-t-elle.

Athenaïs, dans son coin, nota tout ce qu'elle put voir, comme a son habitude.
Eleonore, semblant s'être très rapprochée du roi. Le roi semble donc tombé dans son piège. Beaucoup plus de monde qu'habituellement, beaucoup de non noble vu le maintien.

Charles n'était pas à l'aise. Tant de dorure lui donnait mal a la tête : " On fait quoi maintenant ?"

(J'avoue, comme une patate, je n'y ai pas pensé)

Leïla haussa les épaules. "On commence par entrer..."

- Ce n'est pas une mauvaise idée ! " dit Charles en riant

"Enfin... il faut tenter d'entrer." ajouta-t-elle.

" Oh, il suffit de montrer ton joli minois et les gardes te laisseront passer ... Moi par contre ..."

"Sauf que, c'est un bal masqué. Et donc, on ne voit pas nos visages." rit-elle.

" Les gardes ne prennent pas en compte que le visage mais aussi ... Le capital de départ " dit Charles en riant.

En toute réponse, Leïla le frappe à l'épaule.

" Ouch ! Tu as de la force pour une fille ! " nargua Charles

"Comment ça pour une fille ?" s'emporta-t-elle.

" Je rigolais ! Ne t'en fais pas ! "

"Quelle plaisanterie !" bougonna-t-elle.

" Oh ! Ne boude pas ! " dit-il en lui ébouriffant les cheveux.

Elle le repoussa. "Maaaaaaais !"

Il eu un grand fou rire. " Tu as beau faire la grande, tu reste une enfant dans le fond " dit-il avec un grand sourire

"J'assume complètement. N'empêche, que je croyais mon côté plus enfant enterré."

" J'ai un don pour faire ressortir les choses profondément enfouie en quelqu'un "

(ne pas y voir de sous entendu è-é)

"Super..."

(J'ai pas pu m'empêcher d'en voir >_<)

" Bref ... On essaye d'entrer ? "