Cour de l'Excellence

- En effet, en effet... Athenaïs avait la tête ailleurs, elle regardait Olivia.

-Mesdemoiselles, vous boirez avec nous ?

Le roi attendait toujours, une mine furieuse mais un sourire amusé trahissait son masque colérique.

- Bien sûr ! Elle entraîna Olivia aux côtés du roi soleil.

Ils s'assirent à une petite table dorés, entourés par une dizaine de serviteurs.

-Enfin...Ce n'est pas trop tôt. Vous êtes moins maladroit que l'autre de tout à l'heure. Servez ces jeunes filles.

-Merci beaucoup. Dites-moi, sinon, comment vivez-vous la situation?

Cette Athénaïs me semble très différente des autres, moins soumise au roi.. Je l'aime bien je crois. 

-Hmmm...Très bien de mon côté. Même si les armées royales sont diablement lentes...

Il pestait, encore...*Je suis une langue de vipère, pensa-t-il.*

- Moi je me demande si cette révolte n'est pas plus importante que celle que nous avions vu jusqu’à maintenant...

-Si je peux me permettre, Madame de Mestys, la Fronde était mille fois pire.

Louise appréhendait l'instant où elle se trouverait confrontée à tous ces nobles... Il fallait qu'elle joue son rôle à la perfection. Elle réajusta son loup et lissa les plis de sa robe encombrante, étourdie par les décors. Tant de dorures à la fois ! Comment était-ce possible alors que le peuple se mourait de faim... Elle s'avança vers la table où plusieurs convives discutaient, et fit une petite révérence.

- Votre altesse, Mesdames, c'est un grand honneur de vous rencontrer... Je suis confuse, j'interromps votre conversation, qui semblait, ma foi, fort animée.

- Sans doute. Néanmoins, je sens réel espoir en le peuple, cette fois... ce n'est peut-être que le début, après tout ?

-Je suis complètement de votre avis Athénaïs; cette révolte est immense, et prend beaucoup d'ampleur... Hélàs... Mon frère a du partir au combat pour le royaume, il a du intégrer ces fameuses armées royales. 
Bien le bonjour mademoiselle... mademoiselle... Quel est votre nom?

Tout ça pour protéger des gens qui tuent des innoncents

Le roi se leva.

-Bonjour à vous ! Vous devez être la princesse étrangère. Enchanté, je suis Louis XIV.

Il désigna d'un geste circulaire du bras ce qui l'entourait.

-Bienvenue à la Cour de France !

Il se rassit ensuite.

-Madame, je ne crois pas vraiment. Ce n'est pas qu'un début.

- Je suis désolée pour votre frère... bonjour, mademoiselle ! Quel est votre nom ? Lança Athenaïs, souriante.

- Je suis... Eléonore...

Elle faillit se trahir par son hésitation. Pourquoi n'avait-elle pas pensé avant à trouver un nom d'emprunt ?

- ... Eléonore Vickianoff. J'ai eu beaucoup de mal à atteindre Versailles, la révolte gronde dehors si je ne m'abuse ?

-Tout à fait, Madame de Vickianoff. Aucune idée de pourquoi. Sans doute des revendications comme la famine. Mais nous faisons attention, car partout dans l'enceinte de Versailles, il y a des espions.

-Bienvenue ici. Oui, la révolte gronde, les paysans n'hésitent plus à agir désormais.

Et ils ont raison


-D'où venez vous?

- Je viens de Russie. Effectivement, j'imagine qu'il ne doit pas être aisé de surveiller votre domaine... Mais je suppose que l'inverse doit être vrai aussi : vous avez sans doute des espions parmi la populace ?

Elle se sentait visée d'un coup... Sa basse extraction se lisait donc sur son visage ? Pourtant jusque là, elle n'avait commis aucune erreur.

Athenaïs nota la petite hésitation. Elle nota aussi le loup d'Eleonore. Si Athenaïs en portait un, c'était pour une raison bien spéciale. Eleonore avait elle quelque chose a cacher ?

-Non, je reste tout à fait honnête avec le peuple français. Pas d'espions. Je ne souille d'ailleurs en aucun cas la Terre Française du sang français.

Il lui adressa un sourire.

Olivia remarqua un petit arrêt dans ses paroles... Eleonore leur cachait quelque chose...

-Vous êtes donc un roi respectueux du peuple! Les paysans s'échauffent non, j'entends des cris d'ici?

Pff, ce n'est pas à moi que l'on va faire croire de telles balivernes sur le roi! 

-Oui, mais je ne vois pas le rapport. Sans les impôts qui les font hurler, vous ne vivriez pas au Château de Versailles, jeune femme.

Elle sourit avec douceur en retour et baissa les yeux. Il était troublant de parler au Roi ainsi, avec amabilité, alors qu'elle le maudissait intérieurement. Mais elle était étonnée du respect manifeste qu'il semblait porter à son peuple.

- Pourtant n'avez vous pas dit un jour qu'il fallait gouverner le peuple par la peur et non par l'amour ?

Elle remarqua qu'Athénaïs la regardait et lui sourit.

- Je m'en souviens également, de cette phrase.
Elle adressa également un sourire a Eleonore avant de reporter son attention sur le roi.

Le roi fut étonné par la question de la princesse.

-Non. Jamais. Vous avez dû confondre avec un de mes prédécesseurs.

-Je m'en rapelle également, vous la répétez souvent votre Altesse

Les phrases d'Eleonore et d'Athénaïs firent sourire intérieurement Olivia, elle en était convaincue,elles étaient ses alliée contre le roi. Elle lui rendit son sourire, avant d'en adresser un à Eleonore.